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19 avril 2011

Ordinateur

                                                      Ordinateur

 

               Que c’est laid ! Je parle du mot, bien entendu. Calculateur n’aurait pas été mieux et computer une trahison. De toute façon que ce soit laid tout le monde s’en fiche, comme dirait Zemmour, du moment que ça marche. La preuve on dit PC pour aller plus vite, et non, je vous assure qu’il n’y a pas de rapport avec le parti communiste. Au début on compilait des cartes perforées. C’était le bon temps où les entreprises enfermaient quelques hurluberlus dans des salles aseptisées qu’on appelait informatique. Personne, chef comptable à part, ne savait à quoi ils servaient et c’était bien ainsi. Le seul problème est qu’on retrouvait toutes ces cartes en nombre dans les poubelles, irrécupérables à cause des trous qu’on avait fait dedans au hasard.

 

               En fait, renseignements pris, ce n’était pas au hasard. L’ordinateur c’est binaire paraît-il. Non, pas con, pas primaire, binaire. Il compte jusqu’à deux. Pas plus, mais à la vitesse de la lumière et vous en met plein la vue en accumulant les infos et en les ressortant aussi vite. La première fois ça impressionne. Au début il en fallait de la place. Des armoires énormes installées les unes derrière les autres, des chariots débordant de bandes magnétiques, des machines à imprimer gigantesques qui crachaient du papier jusqu’au bout de la nuit.  Un jour les informaticiens ont dû en avoir marre de rester enfermés dans leur chapelles et de tenir des quarts  de veille comme les marins. Un petit malin a inventé un dictionnaire capable de traduire les infos de la machine et de les balancer en clair sur un télex et les ennuis ont commencé.

 

               Dix ans après on vous a posé un terminal dans tous les coins de l’entreprise et sur chaque bureau sans vous demander si vous saviez vous en servir ou si vous en aviez envie. Tout le monde, dactylo ou pas dactylo, a appris à se servir du clavier.

En fait tout le monde ou presque. J’en connais, et non des moindres, ceux qui donnent les ordres ou qui sont proprios des actions de la boîte, qui ne s’en sont jamais servi. Forcément, on ne peut pas faire les galas de charité à Monaco et bosser sur l’ordi. Ce n’est pas compatible. Comme pour servir à table, il y a du personnel. Comble ! J’ai même connu un chef de service info. qui refusait de toucher au clavier et ne faisait que des maths. L’arrogance de ceux qui savent, ils ne vous l’envoient pas dire.

 

               Dix ans encore et l’ordinateur personnel a remplacé le terminal et la souris une partie des fonctions du clavier. On travaille tous en réseau et là c’est le début de la fin.  Marx ne l’a pas prévu mais une aliénation nouvelle guette une bonne partie des humains. Pensez, à Londres, Calcutta ou Tokyo, des millions de champions de la souris jouent aux mêmes jeux fabriqués en série, tirent sur des cibles ineptes à toute heure ou recherchent au même moment un trésor aussi virtuel que chimérique. Innocentes occupations croyez-vous ? Certes, si leurs pratiquants n’omettaient au passage de maîtriser la syntaxe de leur langue et n’oubliaient pas comment écrire deux phrases sans faute avec un simple crayon. Et ces jeux ne sont rien comparés à la passion que mettent certains à communiquer avec n’importe qui, n’importe où et dans toutes les positions, tandis que d’autres prennent autant de temps et de ténacité à les spammer ou à leur balancer  des virus empêcheurs de tourner en rond. Aliénation je vous dis. Le jour où, comme une crue centennale, une panne d’électricité extraordinaire fera sauter le réseau, parions qu’il y aura des réveils difficiles.

 

               Car tout ça fonctionne au jus électrique et avec des puces minuscules aimantées à grand frais. Sans courant bernique, tout s’arrête. C’est la dèche. La crise de l’énergie prépare de belles pagailles, je vous promets qu’on va bien se marrer.

 

Pour détendre l’atmosphère j’ai cherché comment introduire un paragraphe qui parlerait à la fois de sexe et d’informatique et je peux vous avouer que je n’ai rien trouvé. Il y a des domaines sans atomes crochus. Bien entendu, depuis que les programmeurs sont sortis de leurs salles, des intrigues ont du se nouer devant la machine à café avec des secrétaires, des comptables ou des vendeurs de pub, mais il n’y a pas vraiment de rapport avec l’informatique. Comparer les qualités des ordinateurs perso. ne constitue pas forcément la meilleur entrée pour faire connaissance après le boulot. J’ai quand même pensé à un truc ringard : quand on a commencé l’informatique les perforatrices, comme dans l’industrie les petites mains, étaient exclusivement des femmes payées au rendement. Le progrès technique les a libérées d’une condition difficile et du sexisme. Heureusement, le clavier n’empêche pas d’être belle ou attirante, ou les deux. Les perfos  sont devenues techniciennes ou ingénieures et peuvent draguer tout leur saoul à la machine à café. Les bienfaits de l’ordinateur, comme de toutes les machines, dépendent de l’usage qu’on en fait.

D’ailleurs sans lui je n’aurais pas écrit ma chronique.       

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